• CR Embrun Olivier

    J'avais pris beaucoup de plaisir lors de l'épreuve Embrunman 2011.
    Fin 2012 je décide donc de retenter l'aventure. Cette fois ci, nous partirons en famille et profiterons de la montagne les jours précédents l'épreuve.
    Nous sommes finalement 4 triathlètes de Mayenne à vouloir prendre le départ. Seb, Stéphane pour une première expérience du triathlon longue distance et Pascal.
    L'entrainement démarre donc début 2013.Il va falloir se préparer sérieusement car sans préparation inutile d'espérer aller au bout vu les nombreuses difficultés vélo et cap.
    Au final voici mon bilan depuis début janvier:100 Km de natation, 5000 Km de vélo, 1000 Km de course à pied.A noter les conditions peu favorable en ce début d'année pour rouler.
    A noter la grosse délégation Mayennaise cette année. 5 Ernéens et 3 Lavallois prendront également le départ. Nous aurons donc très certainement de nombreux spectateurs sur le Parcours.
    La semaine précédent l'épreuve se déroule merveilleusement bien. Au programme, nombreuses balades en famille à Nevache (près de Briancon) au bord de lac d'Altitude. Seule petite frayeur, de grosses douleurs au chevilles après une sortie hydro speed du au matériel non adapté. Je m'interroge et me dit qu'il va falloir être prudent si je veux prendre le départ dans de bonnes conditions. Je fais également une reconnaissance du circuit vélo. Important pour prendre des repères et accepter qu'il faudra se ménager à vélo pour pouvoir espérer courir.
    La veille de l'Epreuve on se retrouvent tous près du parc pour déposer les vélos. La pression monte un peu face au parc à vélo de 1500 places.Ca change un peu des triathlons du coin.
    Pascal et Seb dorment à l'appartement le veille de la course. Chacun vérifie à plusieurs reprise qu'il a tout ce qu'il faut (combi, lunettes nat, tenue vélo, chaussures, crème solaire, casquette, barres énergétiques....). Ils prendront le lits des enfants même s'ils grognent un peu.
    La nuit est assez courte, le réveil sonne à 3h00. Le jour tend attendu est arrivé, départ prévu à 6h00 et dans le nuit svp. L'ambiance dans le parc à vélo est spéciale, il fait encore nuit et tout le monde parle à voix basse
    Me concernant, l'objectif est d'aller au bout et de prendre un maximum de plaisir. Je suis plutôt confiant mais sais très bien qu'il me sera difficile de réussir le même chronos qu'en 2011 (12H51) car j'avais réalisé une course parfaite.

    Grosse émotion au moment du départ. On s'encourage mutuellement, frappe dans les mains. La journée va être longue et riche en événements et émotions.Et c'est parti. Me concernant, je décide de ne pas partir trop vite et de bien regarder devant afin de me faufiler dès que je trouve un peu de place. Je gère afin de ne pas trop m'essouffler et piocher (il faut en garder).On ne voit rien. De toute façon, il n'y a qu'à suivre les autres.
    Il y a déjà un monde fou à la sortie de l'eau et beaucoup d'applaudissements. Quand je m'apprête à partir à vélo Seb arrive à son emplacement. On s'encourage et c'est partie pour les 188Km de vélo avec un dénivelé positif de 4000m.Ca grimpe dès le départ. Difficile de gérer avec les encouragements. J'en ai la chair de poule.Je reste concentré et surveille le cardio afin de ne pas trop laisser d'énergie dans les premières bosses qui sont une successions de bosses et faux plats sur pratiquement 10Km.Il fait un peu frais. Lors du retour sur Embrun on domine le lac de serre Poncon. La vu est magnifique et j'en profite au maximum. Sortant 250 eme de l'eau, je me fait beaucoup doubler.La suite est une succession de portions roulantes et quelques cotes jusqu'au pied de l'Isoard. J'ai encore du perdre une cinquantaine de place. Ca commence un peu à m'agacer mais je résiste et conserve mon allure de croisière.Et c'est parti pour l'Isoard. Premier changement, je garde ma place. C'est bon pour le moral. Je double même quelques gars certainement trop généreux dans l'effort sur le départ. Alain Tavernier sur le bord de route me donne l'info que Seb est 3 min derrière. On est dans le même rythme. J'imagine Pascal pas très loin non plus.Le sommet de l'Isoard est un peu difficile car il y a beaucoup de véhicules. Les nombreux spectateurs encouragent chaque triathlètes et j'échange régulièrement quelques remerciements.Bref, tout va bien.En haut de l'Isoard (2361 m d'altitude) m'attend mon ravito personnel. J'y récupère mes 2 bidons de boissons énergétique et le gâteau salé préparé par les mains de maitre de Pascal la veille. Après un petite pipi, c'est parti pour le descente. Les sensations sont plutôt bonne et je m'amuse même à faire une petite pointe de vitesse à 65 Km/m. Volontairement je ne regarde pas ma moyenne depuis le départ vélo mais plutôt les puls. FC %max. Et voila qu'en plein effort de petites contractions me chatouilles les quadriceps. Sans tarder, mes 2 jambes son tétanisées par de fortes crampes aux Quadri. Le problème est que je ne peux plus tourner les jambes. Des coureurs me doublent et se demande ce qui se passe. je commence à m'inquiéter car ca ne passe pas et il va bien falloir que je puisse pédaler pour avancer. Les douleurs sont très fortes et les premiers coups de pédales se font à 1 Tr/min. a ce rythme je ne suis pas rendu à Embrun car il reste 70 Km.Finalement les douleurs s'estompent et je reprends prudemment mon rythme. J'appréhende les prochaines bosses.Je ne perds pas trop de place et suis un peu rassuré.enchaîne les difficultés en gardant des forces je gère mon effort entre sensations des jambes, cadence et fréquence cardiaque. Je ne connais toujours pas ma moyenne vélo volontairement.Finalement j'arrive à bien gérer mon vélo. Après une petite frayeur dans la descente de Chalvet me voila au parc. Le Chrono est un peu moins bon qu'en 2011 mais je pense ne pas y avoir laissé plus d'énergie et le vent contraire était très fort sur le retour. J'aperçois Mickael et Samuel avant de rentre au parc. Ca fait énormément plaisir. J'en profite pour me faire masser par 2 jeunes bénévoles à mon emplacement.Au moment ou je change pour la cap un arbitre me rappelle que la nudité est interdite dans le parc. Je prends sur moi pour ne rien dire et sors ma serviette afin d'appliquer le règlement.

    Et c'est partie pour la cap. Comme d'habitude, je suis pris de crampes au quadriceps à la fin du 1er Km. J'arrive à trouver une allure confortable jusqu'au 20eme Km en ne marchant que dans les bosses à fort pourcentage. Contrairement au vélo, je me suis programmer un timer pour vérifier mon allure chaque 10Km.(1er 10km 55', 2eme 57'). Tout va bien et à ce rythme le contrat sera rempli.Au début du 2eme tr en quittant l'air d'arrivée, mon pied heurte une bordure surélevée et tombe. Il y a beaucoup de monde à cet endroit. La peur de blessure et d'abandon me vient rapidement à l'esprit. le genou en sang, je me lève et reprends mon rythme sous les des ovations spectateurs. Il y a une telle ambiance qu'il m'en faut plus pour stopper ma progression. Pourtant, je sens que la foulée de plus en plus rasante et les forces diminuent.Je croise Jérôme et Jean-Jean François de laval (les inséparables), puis Jérôme et Etienne (ernéennes) ainsi que Seb. On s'encourage mutuellement et ca redonne de l'énergie pour la suite. Je commence à me demander ou est Pascal mais personne ne l'a vu. Ca m'inquiète une peu. Pourvu que rien ne soit arrivé. la suite est le début de la fin. Je craque complètement et ne trouve plus l'énergie pour mettre du rythme même sur les portions facile. Il fait très chaud (30°C) et les défaillances sont également nombreuses pour les autres.je me fixe des repères pour avancer. J'en ai marre et ne profite plus du tout de la fête. Il est temps que ca se termine. De fortes émotions me traversent dans l'épuisement et j'en ai les larmes au yeux. Je sais qu'une fois arrivé à Baratier le retour est plus facile et ce sera gagné.Arrivé près du plan d'eau (environ 3km de l'arrivée) j'aperçois Pascal et Stéphane qui m'encourage. Je ne suis pas surpris mais plutôt rassuré qu'il ne leur soit rien arrivé de grave. Emotions très fortes au passage de la ligne d'arrivée avec Sylvie et les enfants. Je passe la ligne très très heureux et ressens beaucoup de bonheur avec une grosse pensée pour ma famille et ceux qui ne sont plus là.

    L'après course est difficile. Je suis totalement épuisé. Pascal et Stéphane viennent me féliciter mais ce n'est pas la grande forme. Aucune envie de rigoler, discuter me ravitailler. Pour une fois, c'est moi qui termine à l'infirmerie sous la couverture de survie. Après un rapide diagnostic des services soignant, rien de grave. Seb est arrivé entre temps et on se retrouve enfin au ravitaillement pour se féliciter et raconter notre course.
    Voilà c'est fait je suis Finisher de l'embrunman 2013 en 13H36 et très heureux d'avoir atteint ce but.

    Au final, Embrun est une course très difficile qui doit être parfaitement préparé.
    Je pense m'être trop reposé sur mon expérience et n'ai pas réalisé les scéances clés pour pouvoir prétendre à un meilleur classement qu'il m'aurait été facile en réalisant un meilleur deuxième semi-marathon.
    Aucune sortie cap supérieure à 1h30 depuis début Juin.
    Aucune sortie supérieure à 4H40 en juillet.
    Je ne suis donc pas trop surpris de ma fin de course. Il n'y a pas de secret l'Embrunman reste une course difficile et sélective.
    Et surtout il n'y a pas que le Triathlon dans la vie......même si on a du mal à se limiter au minimum en terme de préparation. Le Triathète aime ajouter des scéances pour se rassurer.
    Maintenant place à la récupération.

    Merci à mes collègues d'entrainement pour leur dynamisme, ainsi qu'à Pascal, seb, Stéphane pour avoir partager cette épreuves ensemble.
    Merci à Maxime pour la qualité de ses séances natation
    Merci à ma famille pour avoir accepté mes absences lors de la préparation.
    Bravo à Seb pour son premier LD.
    Je compte sur Pascal et Stéphane pour rebondir suite à cette course.
    Bravo à Patrick pour son CD tout plat.
    Bravo à Samuel et Mickael pour leur Sprint.
    Bravo à l'Ernéenne pour leur 2eme place/équipe. Du très haut niveau.
    Merci aux supporters: Famille, Famille Mauny, Sochon, Gauffre, Alain tavernier, les nombreuses familles Mayennaises sur le parcours.

    Pour ceux qui souhaitent tenter l'aventure mais qui n'osent pas, profitez du club pour vous jeter à l'eau. Tous ces efforts consentis...ça en vaut la chandelle.
    Sportivement


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